Jocelyne Corbel avait vu son beau-père créer des paniers de toutes grandeurs, dans le Val de Saire. Elle est allée observer et interroger un des derniers vanniers normands à Remillysur-Lozon, dans la Manche.
Joindre l’utile à l’agréable, voilà la formule qui convient aux « panetaires », en Cotentin, ou aux panetiers du pays d’Auge quand ils tressent avec amour et patience de beaux objets pour le pêcheur, l’agriculteur ou la ménagère.
C’est un peu une métaphore de la vie, ces brins d’existence que l’on tisse au fil du temps, à l’endroit, à l’envers, en tirant parfois la langue pour faire le mieux possible, rognant les épis qui dépassent et vous blessent, adaptant l’anse au fardeau, enjolivant l’ensemble pour y trouver du plaisir.
Il y a la matière première – osier, châtaignier, noisetier, bouleau, récoltée en élaguant les haies, débitée et traitée ; quelques outils, le savoir-faire et l’envie de créer… Il y a la patience et les mains courageuses, les talents de l’artiste et les gestes astucieux.