Saint-maixent, Sarthe. Décembre 1957, aux Binetières, Marcel Voielé, dix-huit ans, meurt étouffé, du sel plein la gorge. Ida Guiloineau, sa grande sœur, est arrêtée. On apprend qu’elle a entraîné toute sa famille dans un tragique sabbat pour mettre fin à ce qu’elle croit être une malédiction tombée sur la ferme. Devant les enquêteurs, celle qu’on surnomme rapidement “la sorcière” déclare que le diable rôde. Des veaux crèvent sans raison et les vaches ne donnent guère de lait. Alors, comme c’est l’usage, Ida fait appel à un guérisseur qui lui conseille d’avoir recours au “sel rouge” pour chasser le mauvais œil. Suivront un procès à rebondissements et la prison. On écrit dans le Maine Libre : « Comment de telles choses sont-elles encore possibles à notre époque ? Les pratiques de la sorcellerie, qui au Moyen Âge faisaient dresser des bûchers, sont encore plus courantes qu’on ne le croit aujourd’hui. » Une longue enquête, en partie reprise dans cet ouvrage, est alors consacrée à la sorcellerie en Sarthe. Tandis que Nicolas Fernand, lui-même journaliste au Maine Libre, s’apprêtait à mettre un point final à ce récit, un appel téléphonique va lui permettre d’en savoir plus sur la seconde vie d’Ida Guiloineau, loin de Saint-Maixent.