Bonnard fait partie de ces peintres que l’on croit bien connaître : peintre des intérieurs, peintre de l’intimité et peintre des jardins. C’est le Bonnard que l’on nous a vendu : un petit homme tranquille qui, chez lui, avec un incroyable talent de coloriste serait le spécialiste des nus à contre-jour et, de la sorte, prolongerait l’impressionnisme. Mais pour lequel se pose sérieusement la question de la modernité.
Face à cette vision simpliste et surtout réductrice de cet œuvre plus compliqué qu’il n’y paraît, ce livre d’humeur, le premier, s’attache à un Bonnard du dehors, à ce peintre qui, face à la mer qu’il ne cesse de rechercher, sera obligé d’inventer autant de nouvelles solutions picturales qu’il fera de tableaux car les certitudes rassurantes et les astuces répétées à l’envie du Bonnard du dedans ne peuvent répondre aux questions que posent les paysages de mer.
Dans les villes d’Arcachon, de Saint-Tropez, d’Antibes, de Deauville-Trouville et de Cannes nous partons à la découverte d’un Bonnard méconnu, tellement différent, parfois violent, toujours surprenant.