LE PARIS DE RIMBAUD
Disponible
Nombre de pages : 124
Dimensions : 105 mm x 152 mm
Poids : 90 gr
Prix : 9.90 €
Livre broché
EAN : 9782370890634
Distributeur : BELLES LETTRES - BLDD S.A.S.
Nombre de pages : 124
Dimensions : 105 mm x 152 mm
Poids : 90 gr
Prix : 9.90 €
Livre broché
EAN : 9782370890634
Distributeur : BELLES LETTRES - BLDD S.A.S.
Auteur(s) : Jean-Luc Steinmetz
Editeur(s) : ALEXANDRINES
Collection : Le Paris des écrivains
Date de parution : 12 avril 2018
Genre(s) : HISTOIRE
Langue(s) du texte : Français
Le début de l’année 1870 s’est déroulé
comme un rêve ; il a enfin trouvé son premier
vrai lecteur en la personne d’Izambard, qui,
féru des Parnassiens et lui-même tenté par
la poésie, lit avec la plus grande attention les
vers de son élève et lui donne à entendre que
c’est à Paris que se forgent les réputations
et que les poètes trouvent leur place, quitte à
vivre une vie de bohême comme Henry Murger
ou le mythique Gringoire, poète du Moyen Âge
naguère remis en lumière par Hugo et célébré
théâtralement par Banville. Car, pour Rimbaud,
Paris surgit des livres, une première fois, avant
même qu’il en parcoure les rues et les ruelles. À
l’occasion d’un sujet de rédaction scolaire, Lettre
de Charles d’Orléans à Louis XI pour solliciter la
grâce de Villon menacé par la potence, Izambard
lui prête les œuvres complètes du rimeur de
la Ballade des pendus. Rimbaud, admiratif du
Testament, y relève avec soin bon nombre de
toponymes évocateurs de Lutèce. Il en parsème
son devoir, que nous connaissons, dûment
calligraphié.
Promenade rétrospective qui n’en dessine pas moins ses futures déambulations au Quartier latin ou ailleurs, avec Verlaine comme alcoolique acolyte.
À cette occasion, et pour qu’il se familiarise
mieux avec la ville fabuleuse, Izambard dut lui
passer un exemplaire de "Notre-Dame de Paris" de Hugo, où le chapitre II du troisième livre présentait magiquement la
ville « à vol d’oiseau », la Cité-navire amarrée,
« poupe au levant, proue au couchant », le
Quartier latin, ses quarante-deux collèges et
ses églises, et l’architecture moderne, objet de
railleries : « La Sainte-Geneviève de M. Soufflot
est certainement le plus beau gâteau de Savoie
qu’on ait jamais fait en pierre […] les tours de
Saint-Sulpice sont deux grosses clarinettes. » Ce
prêt ne fut pas du goût de "la daromphe", sa mère qui, de suite, reprocha épistolairement au trop attentif professeur d’avoir passé à son fils
« Les Misérables, V. Hugot [sic] » opposant majeur du Second Empire.
Il est certain que le Rimbaud de l’époque lut ces deux ouvrages et que par "Les Misérables", il évolua à l’avance dans le Paris contemporain, celui qu’avaient bouleversé les Trois Glorieuses et que, à la suitede la révolution de 1848, Napoléon III, assisté
de Haussmann, allait transformer.
comme un rêve ; il a enfin trouvé son premier
vrai lecteur en la personne d’Izambard, qui,
féru des Parnassiens et lui-même tenté par
la poésie, lit avec la plus grande attention les
vers de son élève et lui donne à entendre que
c’est à Paris que se forgent les réputations
et que les poètes trouvent leur place, quitte à
vivre une vie de bohême comme Henry Murger
ou le mythique Gringoire, poète du Moyen Âge
naguère remis en lumière par Hugo et célébré
théâtralement par Banville. Car, pour Rimbaud,
Paris surgit des livres, une première fois, avant
même qu’il en parcoure les rues et les ruelles. À
l’occasion d’un sujet de rédaction scolaire, Lettre
de Charles d’Orléans à Louis XI pour solliciter la
grâce de Villon menacé par la potence, Izambard
lui prête les œuvres complètes du rimeur de
la Ballade des pendus. Rimbaud, admiratif du
Testament, y relève avec soin bon nombre de
toponymes évocateurs de Lutèce. Il en parsème
son devoir, que nous connaissons, dûment
calligraphié.
Promenade rétrospective qui n’en dessine pas moins ses futures déambulations au Quartier latin ou ailleurs, avec Verlaine comme alcoolique acolyte.
À cette occasion, et pour qu’il se familiarise
mieux avec la ville fabuleuse, Izambard dut lui
passer un exemplaire de "Notre-Dame de Paris" de Hugo, où le chapitre II du troisième livre présentait magiquement la
ville « à vol d’oiseau », la Cité-navire amarrée,
« poupe au levant, proue au couchant », le
Quartier latin, ses quarante-deux collèges et
ses églises, et l’architecture moderne, objet de
railleries : « La Sainte-Geneviève de M. Soufflot
est certainement le plus beau gâteau de Savoie
qu’on ait jamais fait en pierre […] les tours de
Saint-Sulpice sont deux grosses clarinettes. » Ce
prêt ne fut pas du goût de "la daromphe", sa mère qui, de suite, reprocha épistolairement au trop attentif professeur d’avoir passé à son fils
« Les Misérables, V. Hugot [sic] » opposant majeur du Second Empire.
Il est certain que le Rimbaud de l’époque lut ces deux ouvrages et que par "Les Misérables", il évolua à l’avance dans le Paris contemporain, celui qu’avaient bouleversé les Trois Glorieuses et que, à la suitede la révolution de 1848, Napoléon III, assisté
de Haussmann, allait transformer.