Le projet : soutenir la création littéraire et les auteurs émergents

Dans le cadre de sa mission « vie littéraire », Normandie Livre & Lecture développe des coopérations et des dynamiques interrégionales et internationales en vue de soutenir les projets de création littéraire des auteurs résidant en région Normandie. Pour cela, elle développe la pratique d'accueil en résidence d'écriture en région et hors-région. 

Dans ce cadre, Normandie Livre & Lecture et l’Agence régionale du livre et de la lecture des Hauts-de-France s’associent depuis 2019 afin de développer une résidence croisée et offrir, à des auteurs des deux régions, des conditions humaines, logistiques et financières pour mener à bien leur projet littéraire.

Un auteur de la région Normandie est invité en 2021 à séjourner pour une résidence de création en région Hauts-de-France tandis qu’un auteur de la région Hauts-de-France séjournera aux Fours à Chaux, à Regnéville-sur-Mer (50), lieu de résidence porté par le Département de la Manche. 

Pour cela, un lieu de résidence doté de toutes les commodités est mis à la disposition des deux auteurs invités. Une allocation leur sera également versée. Un dialogue est instauré entre les deux auteurs afin de proposer des collaborations ou des projets communs, qui donneront lieu à une soirée de restitution, en présence des deux auteurs.

Sujet d’écriture sur lequel elle travaillera pendant sa résidence de création : 

Le monde souterrain est présent dans toutes les civilisations humaines. Chez les mésopotamiens, il est nommé « Irkalla », et désigne les enfers, là où les âmes des morts finissent leur voyage. Monde de l'invisible, des ombres et des mystères, traversé par le dieu-soleil pendant les douze heures de la nuit, il s'appelle Douât dans l’Égypte ancienne. Lieu aux multiples symboliques, de mort mais aussi de passage et de renaissance, je propose, à partir des mythes, mais aussi d'un événement historique et d'expériences humaines, d'explorer, à travers un récit poétique, ce concept de « souterrain ». J'évoquerai la ville d'Arras, sous laquelle des tunneliers sud-africains ont creusé des galeries, pendant la Première Guerre mondiale, afin de permettre aux combattants de se cacher et de prendre l'ennemi par surprise. J'explorerai également le passage maternel, le tunnel de la naissance, ainsi que des périodes de vie tels que le deuil ou la dépression. 

Sujet d’écriture sur lequel elle travaillera pendant sa résidence de création : 

NOUS ET

Ce processus d’ écriture interroge la manière d'entrer en relation.

A quoi se relie-t-on, comment et pourquoi ?

Quel est la nécessité de se lier ? De créer un lien avec ce qui parle dedans et ce qui nous parle dehors. Le faisons-nous malgré nous ?

Il y a l'idée de partir à la découverte de ce qui cherche, fuit, traverse, est là.

Quels sont les nœuds que nous avons tissés, quels sont ceux que nous défaisons, quels sont ceux que nous avons besoin de créer ?

Un je

Un tu

Un nous

À partir de ces trois pronoms, l’écriture se fait dans une récolte continue, des mots entendus à la volée, ceux qui trottent dans le corps et ceux qui arrivent aux oreilles jusqu’au cœur.

C’est ouvrir le miroir à ce qui résonne, trouble, questionne, et offre de nouvelles perspectives pour être avec : Nous et.

Une écriture qui cherche à révéler une relation à soi, une relation tournée vers un autre, un autre chose, un environnement, un paysage, un objet, un regard, une voix…

Comme l’exprime si bien Eugène Guillevic “ La poésie, c’est autre chose “

La fin du premier livre de Coline Marescaux  Ô feu ma terre!  s’ouvre ainsi, et c’est la fenêtre, l’appel qui active la quête et la recherche actuelle de son écriture  :

Nous ne sommes que de passage/ rien ne nous demande/Rien/Rien/N’a besoin de nous/À part peut-être /seulement que/nous/nous nous avons/ mon amour/nous nous avons besoin/de nous

Qu’est-ce que ce nous ? Qu’a-t-il à me, à te, à nous dire ?