Le titre, Matrice, est un hommage à Françoise Héritier, qui a inspiré l’écriture de ce livre. Ce mot, dont le sens premier signifie « utérus », renvoie à la racine et à la structure de cet état de fait qu’est la domination masculine. Depuis l’explosion des #MeToo, les violences faites aux femmes sont quotidiennement dénoncées. L’origine de cette domination, cependant, est moins discutée. D’où vient-elle ?

Comment s’est-elle imposée jusqu’à aujourd’hui ? Partant de son expérience intime, la journaliste féministe Claire Alet mène l’enquête et remonte aux temps de la préhistoire et à la révolution néolithique.
On comprend que la domination masculine est intrinsèquement liée à l’émergence de la propriété (de terre, de bétail), et donc à la notion de capital.

Les hommes, puis les lois, ont progressivement pris le contrôle du corps des femmes, les assignant à la maternité. Pourquoi, tandis qu’aujourd’hui les femmes se réapproprient leur corps, notamment en contrôlant leurs grossesses, ces inégalités demeurent-elles ? Parce que, nous dit l’autrice, on ne peut envisager une justice de genre sans une meilleure redistribution du capital (symbolique et financier). Alors, osons suivre l’audacieuse suggestion de Gloria Steinem : « érotisons l’égalité » plutôt que la domination !

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Claire Alet a travaillé comme journaliste puis rédactrice en chef adjointe pendant une quinzaine d’années au magazine Alternatives économiques. Elle a par ailleurs développé une activité d’autrice de films documentaires sur des sujets d’économie et d’histoire des idées, diffusés sur Arte. Engagée dans la lutte contre les inégalités femmes hommes, elle a cofondé en 2014 l’association de femmes journalistes Prenons la une.